Des nouvelles du MoDem de Draveil

Le MoDem compte bien récupérer des voix jusqu'au 7 juin

REPORTAGE de Julien Ménielle (20 minutes.fr) Créé le 04.06.09 à 09h41

Meeting du MoDem, à la Mutualité à Paris, pour les élections européennes. Le 3 juin 2009.
Meeting du MoDem, à la Mutualité à Paris, pour les élections européennes. Le 3 juin 2009./Mehdi Fedouach / AFP

En meeting à la Mutualité autour de François Bayrou, les têtes de liste ont martelé la date du scrutin avec l'abstention comme obsession...

La maison de la Mutualité est orange, mais Childéric Muller l'espère bleue à la fin de la soirée. Le conseiller municipal à Marseille sous la bannière du MoDem n'a pas oublié qu'il a été animateur télé. C'est donc lui qui exhorte les militants à agiter les drapeaux européens qu'on leur a distribués, ce mercredi soir, à l'entrée de la petite salle du 5e arrondissement de Paris. Le mouvement Démocrate tient son meeting de fin de campagne pour les élections européennes.

Concert de flûte

Fin de campagne, non. Car autour de l'élu marseillais, les colistiers franciliens de Marielle de Sarnez ont une mission. En attendant François Bayrou et les têtes de liste, ils martèlent la date du scutin. Le plateau, modèle de parité et diversité, se relaie au micro pour raconter ses souvenirs de campagne, mais surtout pour appeler chacun à convaincre les indécis de voter le 7 juin.

Chacun y va de sa petite anecdote de campagne, mais Childeric tremble. François Bayrou est retenu sur un plateau télé, et il faut meubler. Arthur Haustant, 4e sur la liste francilienne, prend le relais du trio de jazz qui assurait l'ambiance et joue un morceau de flûte à bec. Dans la salle, un militant piaffe. Lui aussi a apporté sa flûte, lui aussi veut jouer. Il entame un air de sa composition, mais l'animateur écourte: les têtes de listes sont dans la place.

«Si vous ne votez pas, vous aurez Berlusconi, Barroso et Sarkozy en Europe»


Fendant la foule au rythme de la sono prête à exploser, François Bayrou monte sur scène, suivi de six des têtes de liste du MoDem. A tour de rôle, chacun prend la parole et appelle à combattre la fatalité de l'abstention. Sylvie Goulard, tête de liste dans l'ouest, accuse les médias avec ironie: «C'est vrai que la communication est intense sur l'Europe.»

Pour Marielle de Sarnez, le coupable c'est l'UMP qui, après avoir pris soin de «mobiliser son électorat» sur les thèmes sécuritaires, «va tout à gagner» à ce que l'abstention soit massive. Mais la tête de liste en Ile-de-France a confiance: «Les Français ne se laisseront pas voler l'élection européenne.» Et son numéro deux a son idée pour les convaincre: «Nous irons chercher partout les Français pour leur dire "si vous ne votez pas, vous aurez Berlusconi, Barroso et Sarkozy en Europe"», assure Bernard Lehideux.

«La gauche qui se cherche un leader, et la droite encombrée par le sien»

La chasse est ouverte, et vient le temps des coups de griffe. Fadila Méhal (3e en Ile-de-France) raille «la gauche qui se cherche un leader, et la droite encombrée par le sien». Jean-Marie Beaupuy (région centre) se livre à un exercice de style sur l'UMP et le PS, mais Corinne Lepage http://corinnelepage.hautetfort.com/ (nord-ouest) ne laisse à personne le soin d'égratigner ses amis écologistes. L'ancienne ministre se «réjouit que les Français s'intéressent à l'écologie», mais, reprenant les termes de Daniel Cohn-Bendit, elle l'assure: «Le parti qui porte le "vivre autrement", c'est nous.»

Marielle de Sarnez fait applaudir ses colistiers, puis cède la place à François Bayrou. «Quelqu'un peut me prêter une montre?», demande-t-il d'emblée comme pour s'excuser d'avance de son discours-fleuve. Pêle-mêle, le président du MoDem évoque, la larme à l'oeil, ses débuts au Parlement européen «alors que le chiffre de (son) âge commençait par un 2», son enfance à la campagne, et la façon dont il écoute la radio sous la douche.

Bayrou, fier et confiant


«Je suis très fier, lance-t-il, de l'apparition de cette nouvelle famille politique volontaire, impossible à faire dévier de sa route.» L'Europe, annonce-t-il, a trop longtemps été «l'affaire des initiés», il est donc temps de faire en sorte «qu'elle devienne l'affaire des citoyens». François Bayrou a confiance, parce que désormais, «les gens qui (l')arrêtent dans la rue» n'hésitent plus en évoquant la date du scrutin. «On est avec vous, pour dimanche», lui assurent-ils.

Avant de quitter la scène, le président du MoDem s'offre un baroud d'honneur. Défiant les pronostics, il fustige les «coups sondagiers». «Si le scrutin est ce que je pense, promet-il, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine (...) pour comprendre comment ça marche en France, la manipulation de l'opinion.» La Marseillaise retentit, puis l'hymne à la joie clôt la soirée sous un déluge de confettis. Oranges, les confettis, comme la nuit qui débute pour les Jeunes démocrates, bien décidés à «fêter l'Europe» jusqu'à l'aube.
 


04/06/2009

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