Le massacre de notre Forêt de Sénart
« Partout des chênes centenaires abattus dans la forêt de Sénart » d’après Philippe Brun, président de Draveil-Villages
La forêt de Sénart est une forêt importante, à mi-chemin entre Paris et Fontainebleau. Elle s’étend sur 3000 hectares, enclavée dans le bassin urbanisé du nord de l’Essonne, avec des villes comme Draveil, Montgeron au nord, Quincy-sous-Sénart à l’est, Corbeil-Essonnes au sud et Ris-Orangis, Soisy-sur-Seine ou Evry à l’ouest.
La situation de cette forêt alerte beaucoup d’acteurs politiques locaux et des associations. Ce sont tout d’abord 3200 arbres dont 600 d’un diamètre supérieur à 30 centimètres qui vont être enlevés à la forêt pour permettre de sécuriser les lignes du RTE (Réseau de transports d’Electricité). Ce projet a mobilisé des élus de nombreuses villes qui bordent la forêt de Sénart. Ils ont lancé une pétition contre « l’abattage de 3 200 arbres par RTE en forêt de Sénart » car il n’est pas acceptable qu’en « cette année 2010 de la biodiversité […] une telle atteinte à cet espace naturel soit portée sans aucune concertation ni étude d’impact ».
Mais ce n’est pas le seul projet qui concerne la forêt de Sénart. Lundi 3 mai dernier s’est déroulé une réunion publique sur le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Draveil qui a été si l’on puis dire houleuse. En effet, de nombreux habitants, représentants d’associations et élus d’opposition à la majorité municipale UMP de Georges Tron ont « l’impression d’être baladée ». Le Maire a le projet de construire 360 logements dans la zone « Joffre » de Draveil, accompagnés de commerces et d’une école.
Jointe par téléphone, Fabienne Sorolla, conseillère d’opposition MoDem de Draveil, considère que « le Maire voit les choses à court terme alors que les opposants au projet les voient à long terme ». Ce projet a déjà eu pour conséquence qu’une centaine de chênes bicentenaires ont été coupés. Mais, c’est la peur de « la catastrophe de voir une tranchée construite dans notre forêt » qui motive les habitants à se battre contre ce projet. Toujours d’après Fabienne Sorolla, le problème principal réside également dans l’engorgement de Draveil par le trafic routier, où ce sont « 800 à 1000 voitures en plus à prévoir avec la construction de ces logements. » Selon la conseillère d’opposition, « l’Organisme National des Forêts (ONF) est extrêmement vague sur tous ces projets ». La crainte est donc dans le désengorgement de Draveil et des villes alentours, passant, selon les opposants, par la construction de routes à travers la forêt.
La ville de Draveil est clairement agitée dans ses relations entre Mairie et habitants de la commune. Les associations et les élus d’opposition dénoncent ouvertement des méthodes basses de la part de M. Tron et de son 1er adjoint. Sur son site réunissant plusieurs informations sur les différents projets, l’association Draveil-Villages parle de « tronneries »,. Le MoDem considère qu’ « on les prend pour des idiots » et le PS que « les Draveillois sont en droit d’être concertés sur tous ces dossiers dont les conséquences, bonnes ou moins bonnes, seront supportées par les générations futures ». L’opposition fait donc front contre le nouveau Secrétaire d’Etat à la Fonction Publique.